underground – chapitre 18 la réplique

La femme, qui a de très bons réflexes à n’en pas douter, s’est à peine laissée déséquilibrer. Mais soit elle a été suffisamment surprise par votre mouvement, soit elle a décidé de vous laisser assez de temps pour ramper jusqu’au bâton, satisfaite que vous entriez enfin dans son jeu. Toujours est-il que vous parvenez à vous saisir du bâton et à vous retourner d’un geste brusque en le brandissant vers elle, avant qu’elle n’ait pu vous retenir.

 

  • C’est bien, tu réagis enfin… – lâche-t-elle avec un petit sourire, en se campant sur ses jambes en position accroupie, non loin de vous, guettant sans doute une attaque de votre part.

 

Brandissant toujours le bâton dans sa direction, vous êtes prête à lui décocher un coup, si elle fait mine de vous approcher de nouveau. Vous amorcez le geste de vous lever, mais en voulant vous appuyer sur votre bras pour vous redresser, vous ne pouvez vous empêcher de grimacer sous la douleur qui vous lance dans l’épaule.

 

  • Alors, c’est tout ?

 

Vous ne répondez pas. Vous en avez assez de ce petit jeu, vous préférez prendre une posture défensive pour tenir le siège en attendant que le supplice se termine. Mais vous n’avez nullement l’intention de l’attaquer pour l’encourager à vous en faire baver un peu plus.

La fuite est encore la meilleure défense, à votre avis.

 

Alors que vous parvenez à vous redresser enfin et allez vous mettre complètement debout, sans la quitter du regard, la femme attrape rapidement une poignée de sable qu’elle vous jette en plein visage, avant de fondre sur vous et vous faire tomber à nouveau, en vous agripant par les jambes. Atteinte aux yeux, vous n’avez pas le temps de réagir, ni de tenter de la frapper : vous ne voyez plus rien et secouez la tête en tous sens, approchez votre main libre pour chasser le sable de vos yeux, avant de vous rendre compte que vous atterrissez de nouveau au sol.

 

Aussi rapidement qu’une seconde plus tôt elle vous avait lancé du sable et fait basculer en s’en prenant à vos jambes, elle récupère d’un geste adroit le bâton dont elle pose l’extrémité juste sous votre mâchoire inférieure. Essoufflée, à bout de forces, vous restez allongée sur le dos, votre assaillante debout au-dessus de vous, vous maintenant de nouveau piégée.

 

  • Leçon n°1, ne jamais s’emparer d’une arme dont on ne sait pas se servir pendant un combat si on n’a pas l’intention de l’utiliser !

 

Vos yeux rougis par le sable vous démangent, et vous en avez vraiment marre cette fois. Trop, c’est trop ! Vous vous mettez à sangloter très fort, d’épuisement, d’incompréhension et aussi de honte. C’est elle qui a raison après tout ! Vous allez bientôt devoir participer au tournoi, et vous n’êtes même pas capable de réagir à des attaques simples comme les siennes. Alors autant en rester là. Vous avez bien compris la leçon !

Vous vous apprêtez à la supplier une énième fois, quand un claquement se fait entendre non loin.

 

Vous vous figez, ne comprenant pas ce qui se passe. Le sang bat à vos tempes et dans tous les recoins meurtris de votre corps. La femme, quant à elle, campe toujours sur ses positions, et ne réagit pas à ce bruit, qui se répète encore et encore.

 

Et soudain, vous comprenez : quelqu’un est en train d’applaudir, plus loin dans la pièce.

 

  • Bravo, Cara ! C’était magistral !