underground – chapitre 27 le traitement

Vous bouillez littéralement de l’intérieur. A force d’entendre des « hum » à tout bout de champ, entre deux grimaces que vous arrachent les mouvements de bras ou de jambe que vous fait faire Farrukh dans le cadre de ses observations, vous commencez à regretter qu’il ne vous parle pas… vous avez la sensation insidieuse qu’il est en train de se raconter une histoire en observant le parcours de bleus sur votre corps, et qu’il va finir par comprendre que vous avez menti.

 

Au bout d’un moment, alors qu’il vous demande de vous pencher pour tâter votre colonne vertébrale, n’y tenant plus, vous l’apostrophez :

 

  • Alors… vous en pensez quoi ? Ce n’est pas trop grave ?

 

Merde… j’aurais peut-être du demander ça différemment, maintenant, il va vraiment croire qu’il faut chercher quelque chose d’autre…

 

  • Hum… vous ne vous êtes pas ratée sur ce coup-là !  Redressez-vous, relevez vos cheveux que je puisse bien voir votre cou…

 

Il prend le temps de regarder encore vos cervicales et de faire tourner votre cou à droite et à gauche entre ses mains, avant de terminer par l’examen de votre tempe…

 

Vous ne pouvez retenir un petit cri, lorsqu’il effleure l’hématome en question.

 

  • Bon… alors… je crois que vous avez eu beaucoup de chance, ma p’tite dame. – commence-t-il d’une voix calme.

 

Il va y avoir un mais, il va y avoir un mais – pensez-vous en déglutissant avec difficulté.

 

  • … vous n’avez rien de cassé, d’après ce que j’ai pu voir. Vous avez beaucoup de bobos et de bleus, rien d’anormal après une chute, 

 

Mais ?

 

  • … et au vu des efforts fournis… Mais ce n’est pas brillant tout ça ! Il va falloir prendre soin de tous les muscles, tous les membres que vous avez sollicités, et ça, ça ne va pas être une mince affaire ! 

 

Aïe ? Merde, c’est pas bon ça…

 

  • Mais vous avez de la chance !! Tenez, j’ai justement avec moi ces différents onguents : le vert est pour les bleus. Je vous en applique sur les bleus que vous ne pouvez pas atteindre, je vous laisse vous occuper des autres. A renouveler 3 fois par jour, plus si les douleurs sont trop intenses. Le marron est à appliquer en massage au niveau des articulations qui ont souffert pendant votre remontée : poignets, chevilles, genoux, coudes, épaules… Si jamais vous avez un doute sur quelque chose ou que vous venez à manquer d’onguent : venez me voir, je vous fournirai ce qu’il faut…
  • Oh, je vois… Mais…
  • Oui ?
  • … c’est tout ? Je veux dire, il n’y a rien d’autre à faire ?
  • Ah non, ma p’tite dame ! Je n’ai pas encore terminé ! 

Et joignant le geste à la parole, il se remet à fouiller dans le sac en bandoulière qu’il a apporté avec lui, et que vous n’aviez pas remarqué jusque là, posé sur le sol près de la table.