underground – chapitre 28 la potion

Vous observez Farrukh qui extirpe une fiole minuscule de son sac, et se lève pour en examiner le contenu en l’approchant d’une source de lumière. Vous vous demandez ce qu’il va encore vous annoncer !

 

  • Ok, j’ai compris pour les onguents, merci beaucoup… mais… cette fiole, qu’est-ce que c’est ?
  • Ah ça, ma p’tite dame ! C’est une potion magique ! Vous allez voir avec ça, je vais vous remettre sur pieds en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !!

 

En disant ces mots, il se rapproche à nouveau de vous, un petit sourire triomphant sur les lèvres.

  • Bon, d’accord… qu’est-ce que je dois en faire ?
  • Ne bougez pas ! Je viens de vérifier qu’il m’en restait une quantité suffisante… Ça serait dommage de le diluer, ce produit fait des miracles sur les organismes blessés ou les personnes qui souffrent de maladies récurrentes… mais c’est mieux de le consommer pur !

Rassurez-vous, une seule gorgée suffit ! Vous m’en direz des nouvelles ! – ajoute-t-il précipitamment en voyant vos yeux s’arrondir devant ses explications.

  • Ok… – répondez-vous, incrédule.

 

Vous n’avez aucune idée de ce qui composent les onguents que Farrukh vous a appliqué dans le dos, et dont il vous a laissé des petits pots en terre pour de futures applications, et encore moins de ce que peut bien contenir cette petite fiole.

Mais Farrukh a l’air tellement sûr de lui, vous ne lisez que gentillesse et envie d’aider dans son regard, du coup, sans plus douter ni réfléchir, vous avalez la gorgée de « potion » qu’il vous tend.

 

  • Vous allez voir, ma p’tite dame ! Ça va vous requinquer en moins de deux, et après un petit somme, vous irez beaucoup mieux !

 

Vous remerciez le médecin, qui referme déjà son sac et s’éloigne en direction de la porte, en vous recommandant de vous allonger maintenant et de surtout bien utiliser les onguents fournis dans les quantités et fréquences indiquées.

 

La porte se referme sans bruit, et vous vous affaissez sur votre oreiller, non contente de retrouver le confort de votre lit et de pouvoir enfin permettre à votre corps et à votre esprit de prendre un peu de repos.

Les murs de la chambre se mettent alors doucement à onduler devant vos yeux. D’incompréhension, vous froncez les sourcils pour essayer de rendre les contours du plafond plus nets, mais rien n’y fait : il continue de tanguer doucement devant vos yeux. Vous les fermez, les rouvrez, les frottez avec vos mains, mais le résultat reste invariablement le même : les murs et le reste de la chambre tremblent autour de vous, et se mettent inexorablement à tourner de plus en plus, vous donnant une désagréable sensation de mal de mer.

 

Vous tentez de vous redresser dans l’espoir que la station assise vous aide à faire passer ce tangage, mais bien au contraire, cela ne fait qu’empirer les choses ! Votre tête balance au bout de votre cou, vous avez peur qu’elle se détache du reste du corps, et du coup, vous vous hâtez de la prendre à deux mains. Mal vous en a pris, l’étau dans lequel vous avez la sensation d’avoir enserré votre tête vibrante, vous donne l’impression qu’elle va exploser d’une seconde à l’autre.

Vous faites alors basculer vos jambes sur le bord du lit pour passer en position assise, vos pieds vous servant d’appui au sol, dans l’intention de vous lever pour aller demander de l’aide, quand vous êtes prise d’un violent haut-le-cœur.

Vous avez juste le temps d’écarter les jambes pour vomir sur le sol et non sur vous. L’acide gastrique vous brûle l’œsophage, et vous haletez en essayant de reprendre un semblant de souffle.

Putain de merde, mais qu’est-ce qui se passe ? – pensez-vous avec panique.