underground – chapitre 32 la honte

  • Vous vous interrompez au beau milieu de votre phrase et ouvrez des yeux ronds. Vous ne vous attendiez certainement pas à entendre ça.

    Vous vous redressez lentement et baissez les yeux sur vous-même. Merde !!! C’est vrai ça ! Avec le black out qui a suivi le départ de Farrukh après son auscultation, puis votre malaise général, vous n’avez pas eu ni l’occasion, ni la plus petite idée de vous rhabiller !!!

    Oh la honte !!! – pensez-vous aussitôt, vous mettant à rougir légèrement.

    Mais une autre pensée vient aussitôt chasser celle-ci : c’est Rita qui a raison. Votre tête tourne toujours, vous êtes complètement à côté de vos pompes… il y a vraiment quelque chose qui ne va pas.

    Et vu les symptômes que vous présentez, ce n’est pas étonnant que Rita compare votre état à celui d’une personne saoule ou camée…

    Vous reportez enfin le regard sur Rita qui attend sagement votre réaction. Devant votre mine déconfite et perdue, elle esquisse un petit sourire. Après un court silence embarrassé que ni vous, ni elle ne savez ou n’osez briser, Rita reprend finalement la parole, tout en se levant de la chaise sur laquelle elle s’était assise, près de vous.

    • Oh, mais à quoi je penses ? Tu dois être exténuée après tout ça, et moi, je te saute dessus ! Franchement… Euh, écoute, je vais ranger un peu tout ça… et puis… à moins que tu aies encore faim ? Je peux te cuisiner un petit truc, si tu veux ?
    • Ah… oh, euh, non, ça va pour l’instant merci. Je suis vraiment claquée… et 

    En disant cela vous regardez autour de vous et redécouvrez le tas de nourriture que vous aviez étalé précédemment sur la table, dont une partie a atterri au sol. Et une boule vous monte dans l’estomac : merde ! Quel manque de savoir vivre ! 

    • Oh, Rita, la honte ! Pardonne-moi, je n’ai pas fait exprès, je n’ai pas voulu… j’étais tellement mal…
    • T’inquiètes, je comprends. Tu es sûre que tu ne veux rien d’autre ?
    • Non, non, ça ira… – répondez-vous en enfouissant votre visage dans vos mains, en éprouvant une nouvelle vague de honte.

    Vous frissonnez légèrement. La conscience soudaine de votre nudité agit sur vous sans que vous vous en rendiez compte, et puis vous vous êtes sacrément refroidie suite à votre petit somme impromptu dans une pièce relativement froide. Rita, malgré ses occupations, ne manque pas ce geste involontaire de votre part. Elle se dépêche de retirer son pull en grommelant qu’elle aurait dû y penser plus tôt vu qu’il doit faire 16-17 degrés à tout casser, et elle vient aussitôt vous le déposer sur les épaules. Il est tout chaud, c’est tellement agréable ! Elle vous propose également de boire une tasse de thé pour vous réchauffer un peu plus pendant qu’elle termine son rangement. Vous acceptez sagement, puisque vous voudriez bien l’aider (ce serait la moindre des choses !), mais vous n’êtes vraiment pas en état de le faire. Alors autant vous occuper les mains en attendant. Et puis, de l’eau chaude, ça ne fait de mal à personne. Ça vous réchauffera en attendant de pouvoir vous rhabiller de manière plus décente !

    La tasse de thé fumant est rapidement disposée devant vous, et vous le buvez à toutes petites gorgées, pendant que Rita s’active. Elle a tôt fait de ranger les victuailles à leur place dans le frigo. Ne vous quittant pas du regard, elle se met à s’activer devant ses fourneaux. 

    Elle parle de choses et d’autres, que vous écoutez distraitement, votre tasse au creux des mains. Vous finissez pas lui dire que vous êtes désolée, mais que vous avez un épouvantable mal de crâne et que vous n’en pouvez plus. Vous préférez aller vous coucher plutôt que d’être de mauvaise compagnie.

    D’un regard soucieux, elle vous observe un instant, avant d’éteindre ses fourneaux et de reposer son tablier sur le bord de l’évier.

    • En effet, tu n’as pas l’air brillant. Tu ferais mieux de te reposer ! Je vais te raccompagner à ta chambre. 
    • Oh non, ne te…
    • Si-si, j’insiste ! – Dit-elle en vous agrippant par le bras fermement. Et je passerai t’apporter à manger un peu plus tard…

    Son ton ne laisse place à aucune objection, et n’ayant pas le courage de répliquer quoi que ce soit, vous vous laissez reconduire docilement à votre chambre.