underground – chapitre 37 questionnement

Vous suivez toujours votre guide, les bras chargés d’objets en bois, que vous tenez tant bien que mal tellement vos bras vous lancent à cause de l’effort auquel vous les soumettez depuis peu. Vous finissez par vraiment vous interroger sur le fonctionnement de l’underground. Vous hésitez à poser les questions qui vous trottent dans la tête, car vous ne voulez pas paraître pénible…

Mais quand même ! Vous aimeriez bien avoir des réponses…

 

Comme s’il avait lu dans vos pensées, votre guide vous lance par-dessus son épaule :

 

  • Ça va toujours ? Tu as l’air ailleurs…
  •  Ah, euh, oui, bien sûr, ça va !! – répliquez-vous aussitôt.
  • Quelque chose t’embête ? – insiste-t-il. Si c’est trop lourd ou que tu es fatiguée, tu peux arrêter, tu sais, on a presque terminé, on y arrivera, tu nous as déjà bien aidé !
  • Ah non, non, non ! Pas du tout ! – vous écriez-vous aussitôt. 

 

Il ne faut surtout pas qu’il pense que vous n’en pouvez plus, ce qui n’est pas complètement faux cela dit, et qu’il refuse votre aide une prochaine fois.

 

  • Non, non, ça va, je t’assure ! – reprenez-vous. Je me demandais juste…

 

Vous vous interrompez de nouveau… Est-ce que vous pouvez vraiment lui poser toutes vos questions sans que cela l’embête ? Après tout, il a l’air gentil et pendant que vous marchez à travers les couloirs, les bras chargés, il n’y a pas de mal à discuter un peu.

 

  • Quoi donc ?
  • Bah… je me disais, quand les salles sont pleines ? Comment vous faites ?
  • Quand les salles sont pleines ? C’est-à-dire ?
  • Euh… par exemple, quand la salle d’aujourd’hui est pleine ou est-ce que vous entreposez les nouveaux arrivages à trier ?
  • Ça n’arrive pas ! Dès qu’un arrivage a lieu, c’est-à-dire tous les jours ou presque, on trie aussitôt ce qui a été rapporté et on achemine le tout dans la foulée où ils seront retapés, ça n’a pas le temps de traîner…
  • Tu veux dire que tous les jours, tu viens trier des arrivages comme celui-ci ?
  • Non, tous les jours il y a des arrivages de pleins de choses : de la nourriture notamment. Mais des excursions pour rapporter des encombrants, c’est moins systématique, il faut venir vérifier la salle de temps en temps. Des fois, les gars ramènent des trucs un jour sur 2, des fois c’est plus souvent, des fois plus espacé… ça dépend aussi de ce qu’ils trouvent.
  • Ah ok, je vois. Mais quand est-ce qu’ils font ça ? Je veux dire, sans qu’à la surface on n’ait l’idée de les arrêter ?
  • Bah, c’est tout simple, ils sortent souvent de nuit, c’est plus discret…
  • Oh… oui, c’est logique.
  • Eh oui… D’autres choses qui te tracassent ?
  • Euh, non, ça va. Merci pour tes réponses !
  • Pas de quoi.

 

Sur l’entrefaite, vous arrivez à destination et déchargez vos bras avec un immense plaisir, que vous tâchez tant bien que mal de dissimuler. Le sol de la pièce est recouvert d’une épaisse poussière d’une couleur assez indescriptible. Vous promenez vos regards sur ce qui vous entoure. Dans un coin de la pièce, un monceau d’objets cassés, et de morceaux de bois de diverses tailles. Un peu plus loin, une sorte de grand établi recouvert de pleins d’outils bizarres, dont vous n’avez jamais vu la grande majorité, le tout recouvert de cette même poussière. En vous retournant pour sortir, un magnifique miroir au cadre sculpté vous renvoie votre image : amaigrie, le visage creusé, une tache bleutée sur la tempe, un lèvre violacée, vous faites plutôt peur à voir ! Ce sont les restes de la leçon magistrale que vous a donné Cara. Mais votre regard se détourne rapidement de votre triste reflet pour contempler le cadre orné de reliefs finement sculptés.

 

  • Wah… – laissez-vous échapper, sans vous en rendre compte.