underground – chapitre 38 la menuiserie.doc

  • C’est du grand art, n’est-ce pas ?
  • Hein, quoi ? – répondez-vous d’un air distrait alors que vous repartez d’où vous venez. Ah ça, oui, c’est magnifique !
  • On a de sacrés talents parmi nous.
  • C’est le moins qu’on puisse dire !
  • Et toi ? Tu fais quoi ? Tu as un don particulier ?
  • Moi ? je… euh… – bafouillez-vous en perdant contenance. 

 

C’est bien la question qui tue. Vous baissez la tête et regardez bêtement vos pieds. Vous ne savez que répondre… si seulement vous le saviez !

 

  • Oh… j’ai fait une gaffe ? Pardon, je suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans l’embarras !

Tu sais, ici, tout le monde n’a pas un super talent. On fait avec ce qu’on a. Moi, par exemple, je serais bien incapable de faire ça !

 

Vous souriez devant l’air réellement contrit de votre interlocuteur.

 

  • Ce n’est pas grave. C’est juste que je me cherche encore, dirons-nous. Je ne sais pas quel « talent » je pourrai bien mettre au service de la communauté.. alors, je regarde, je cherche et je me pose des questions…
  • Si je peux me permettre, tu es sur la bonne voie ! Il faut que tu vois et que tu essaies des choses pour savoir ce qui te plaît et surtout ce que tu auras plaisir à faire longtemps sans t’ennuyer ! Moi, par exemple, je ne pensais pas être fait pour la pose de pièges, et pourtant, j’adore ça !
  • Oh, c’est vrai ? – acquiescez-vous, tout en changeant de regard sur votre interlocuteur. 

Ce n’est pas courant, c’est le moins que l’on puisse dire ! Et c’est difficile ? je veux dire, il doit y avoir toutes sortes de pièges, dont certains qui demandent beaucoup d’effort ou de technique à mettre en place, non ?

  • Ouh là ! Tu n’as pas idée ! – Commence t-il à s’emporter, animée d’une frénésie que vous ne lui aviez jusqu’à présent pas vue, avant de s’interrompre brusquement et de se renfrogner.

Mais je n’ai pas le droit de discuter de tout ça. C’est secret…

  • Oh oui, bien sûr ! Je ne voulais pas te mettre dans l’embarras, excuse-moi – répliquez-vous aussitôt, sans pouvoir vous empêcher de ressentir une pointe de déception. Vous auriez pu en apprendre un peu plus en vue du tournoi, et ça n’aurait pas été du luxe…

 

Vous laissez donc tomber cette discussion, vous pourrez peut-être à l’avenir réussir à glaner quelques infos l’air de rien, alors autant ne pas paraître trop curieuse pour l’instant. Vous poursuivez votre chemin et terminez d’acheminer le bois, en continuant de discuter de choses et d’autres. Si bien que vous vous retrouvez de nouveau à votre point de départ, dans la pièce de tri, vide, sans avoir vu passer le temps. Vos yeux balayent l’espace vide. Cet endroit n’a pas du tout le même aspect vide et rempli des encombrants de la surface.

Vous apercevez le canapé élimé dans le coin de la pièce, mais vous n’avez pas le temps de formuler votre question que Lévy (il vous a donné son prénom au cours de la conversation) vous devance :

 

  • Ça, ça reste là pour l’instant. On n’a pas de place pour lui à la tannerie…
  • Ok.