underground – chapitre 34 le tri

Une fois habillée, vous partez dans les couloirs à la découverte des activités-clés au cœur de cette autarcie. Vous vous dites que vous n’êtes probablement pas au bout de vos surprises, car après tout, vous n’avez pas encore tout vu. Mais comment la communauté a-t’elle bien pu s’organiser pour que tout le monde puisse vivre ici en toute tranquillité ? Et ce, indépendamment de la surface, sans que rien ne vienne jamais à manquer. Tout semble réglé comme du papier à musique, chacun connaît sa mission et accomplit sa tâche dans la mesure de ses connaissances ou capacités… Mais justement comment est-ce possible qu’il se soit trouvé une personne pour remplir chaque rôle vital et faire tenir la route à la communauté ? Cela vous semble presque irréel… 

 

Vous marchez un instant sans croiser personne, puis débouchez dans une salle semi-circulaire,  creusée à même la pierre, où vous découvrez des personnes assises autour de grandes tables, affairées à diverses occupations : certaines font du raccommodage, de la couture, d’autres tapent avec un marteau sur des objets métalliques, … drôle de concert !!! 

Vous vous approchez d’un groupe, puis d’un autre pour voir ce qu’ils font et proposer votre aide, mais tous déclinent votre offre. Ils sont suffisamment nombreux pour ces tâches !

En partie dépitée par ce premier échec, vous souriez tout de même aux personnes qui vous ont répondu et vous éloignez dans le couloir voisin.

Après tout, il vous reste encore des kilomètres de couloirs et de salles à explorer, il ne faut pas baisser les bras si vite !

Au détour d’un couloir, une grande salle, très haute de plafond, comme vous en avez rarement vu jusqu’à présent, s’ouvre sur votre gauche. Vous restez un instant interdite sur le seuil devant le spectacle que vous découvrez : un monceau d’objets de toutes formes et tailles jonchent le sol, et une poignée de personnes s’activent en tous sens dans la pièce…

Intriguée, vous interpelez la première personne qui passe près de vous pour l’interroger sur ce qu’elles font ici.

 

– Euh, salut ! C’est quoi tout ça ? Qu’est-ce que vous faites ?

Bah, on fait du tri, tu vois ! On nous a redescendu tout ça de la surface ce matin. Il faut tout ranger maintenant, ça ne peut pas rester là…

– Ca veut dire quoi « on nous a redescendu tout ça de la surface ce matin » ? Je croyais que la communauté underground était totalement autonome vis-à-vis de la surface ? – vous étonnez-vous.

C’est le cas. Tout ça, c’est de la récup’ ! Des expéditions sont organisées régulièrement pour aller chercher tout ce qui ne sert pas là-haut mais qu’on peut retaper ici. C’est une sorte de recyclage, en gros.

– Oh, je vois ! Mais comment ça se fait qu’on vous laisse faire ? J’ai toujours cru que la cohabitation entre l’underground et la surface était… disons, tendue…

Tendue, ce n’est pas le bon terme. En fait, c’est plutôt la politique de l’autruche : on nous laisse tranquilles tant qu’on les laisse tranquilles, tu vois ? En l’occurrence, débarrasser la surface de ses déchets encombrants et inutiles, ça ne pose pas de problème. Alors qu’à nous, ça nous sert…

– Hum, oui… je vois. Je peux peut-être vous aider ? Vous avez l’air débordés ! – ajoutez-vous en jetant un nouveau coup d’œil circonspect au monticule d’objets au centre de la pièce.

Bah ouais, si tu veux ! Je pense que ça va le faire, mais avec une paire de bras supplémentaire, ça ira encore plus vite. Comme ça, tout le monde pourra retourner à ses occupations !!

– Ok, chouette! Qu’est-ce que je peux faire alors, dis-moi ?

Bon alors, tu vois, tu as aux quatre coins de la pièce des tas correspondants à un certain type d’objet : là-bas, tout ce qui est en bois… là-bas, tu as tout ce qui est tissu réutilisable, ici, les ustensiles de cuisine déformés… là, les outils divers… Et tout ce qui est mobilier cassé ou abîmé, ça va là-bas à côté du canapé élimé…

– Ok, je vois.

– Tu prends un objet, tu regardes rapidement s’il n’est pas complètement ruiné – normalement, les gars ne récupèrent que des trucs qu’on puisse retaper, mais au cas où… – et puis, tu le mets sur le tas correspondant. Ca va ?

– Ok, ça marche, j’ai compris !

 

Vous vous mettez aussitôt à la tâche. Tantôt accroupie pour extirper des objets emmêlés les uns dans les autres du dessous de la pile, tantôt penchée en avant, vous attrapez les objets du dessus, en veillant à ne pas casser ou déchirer un peu plus ce qui vous tombe sous la main.

Vous ne voyez pas le temps passer, et au bout d’un moment, tous les objets se retrouvent triés par tas. Vous vous redressez, votre dos vous lance ! Ca vous rappelle vos récentes courbatures liées à la séance surprise avec Cara.

 

Ca, c’est du bon boulot !

 

Vous acquiescez en frottant vos mains noires de saletés sur votre sweat. 

– Et maintenant ?

Maintenant, plus qu’à dispatcher tout ça !