underground – chapitre 36 Adinane
Le forgeron, occupé à frapper sur son morceau de métal, ne vous remarque pas immédiatement. Quand, il redresse la tête, il remonte sa visière sur son front humide de sueur et salue l’homme qui vous accompagne.
Il ôte ses gants, s’essuie le visage et s’approche de vous.
Le visage rond et tout en muscles, à la peau sombre, se fend d’un sourire qui dénote d’une grand gentillesse, lorsqu’il se tourne vers vous pour vous saluer également.
– Tiens, on t’a apporté des ustensiles de cuisine, beaucoup sont à retaper… tu veux qu’on te les pose où ?
– T’as qu’à mettre ça sur l’étagère du bas, là-bas… je trierai tout ça quand j’aurai fini…
Soulagée à la pensée de délester vos bras de la charge qu’ils ont porté jusqu’ici, vous suivez la direction indiquée et aidez à décharger la brouette. Malgré les conseils et œillades reçus, vous avez en effet bien trop rempli vos sacs par rapport à la distance à parcourir. Seule votre fierté vous a fait tenir bon. Vos mains vous lancent terriblement et vous n’êtes pas mécontente de vider vos sacs. Vous essayez de ranger leur contenu au mieux, sans rien laisser paraître, même si vous mourez d’envie de tout balancer pour en finir au plus vite. Vous prenez sur vous, pensant à votre entrainement, et déposez les objets de façon à laisser de la place pour le reste à venir.
– Pas la peine de prendre autant de soin, il faudra que je ressorte tout de là pour trier, de toute façon… – vous lance le forgeron, entre deux paroles échangées avec l’autre homme.
– Oui, bien sûr, je comprends, c’était pour éviter que ça traine… – répondez-vous aussitôt. Et moi qui voulais bien faire... pestez vous en votre for intérieur.
– C’est très gentil en tout cas, merci pour l’initiative…
Vous rejoignez les deux compères et écoutez leur conversation, en attendant de repartir avec votre guide. Maintenant que vous avez trouvé le repère du forgeron, il serait bien de vous souvenir de l’itinéraire pour revenir lui proposer vos services, lorsque vous aurez fini la mission que vous avez entamée… A voir le monceau d’objets qui encombre les étagères, vous vous dites qu’il ne refusera peut-être pas votre aide… ne serait-ce que pour ranger un peu pendant qu’il forge, ou bien jouer les coursiers s’il a besoin qu’on lui rapporte des matériaux ou au contraire, s’il veut envoyer des objets terminés quelque part…
En plus, vous connaissez l’emplacement de la cuisine de Rita, en ce qui concerne les ustensiles de cuisine, vous savez où vous pourrez les apporter…
Vous commencez déjà à vous faire plein d’idées sur les mille et une façons qui pourraient vous permettre de travailler auprès du forgeron, qui lui seraient d’une aide précieuse. Et surtout qui serviraient en même temps à renforcer votre corps et vous obligeraient à pas mal bouger…
Vous renforcer : c’est le seul verbe qui occupe toutes vos pensées depuis peu. C’est votre objectif, et vous ne comptez pas le perdre de vue.
Mais vous essayez aussi de ne pas trop vous réjouir à l’avance, il faut d’abord proposer vos services et qu’ils soient acceptés…
Vous ne tardez pas à repartir avec votre guide par les couloirs pour rejoindre la pièce de tri. Là, vous faites encore quelques sacs, toujours aussi chargés, malgré vos mains et vos épaules qui vous lancent, et un aller-retour de plus pour vider entièrement votre coin.
Le tas de tissus a complètement disparu également pendant ce temps. La pièce se vide petit-à-petit, mais il reste encore beaucoup de choses à acheminer.
Vous vous attaquez ensuite à vider le tas d’objets en bois, même si vous auriez plutôt envie d’appeler ça des morceaux de bois à voir l’état de certaines choses.
Puis, vous reprenez à nouveau votre chemin à travers les galeries pour aller porter ce tas de bois à qui il peut bien servir…